Vous êtes ici

Assia (nom d’emprunt) est jeune fille résiliente qui veut vivre son enfance comme les autres enfants de la Côte d’Ivoire. En mars 2020, sa vie a basculé, lorsqu’en pleine pandémie de Covid-19, elle est contrainte au mariage à l’âge de 12 à un homme âgé d’une soixantaine d’année par sa famille résidante à Taabo, à 30 kilomètres de Yamoussoukro. Elle est alors amenée de force à Yamoussoukro, où elle a été violé à plusieurs reprises par son bourreau pendant un mois.

Elle a réussi à s’échapper une première fois de Yamoussoukro où elle vit avec son bourreau avant d’être retrouvé par sa famille et ramené à ce dernier. A l’occasion de sa seconde fugue, elle fut recueillie par monsieur N’Da, un fonctionnaire de la ville qui a informé le ministère de la famille, de la Femme et de l’Enfant.

C’est dans cette dynamique qu’Assia a été référé vers le centre de santé de la ville pour une prise en charge médicale grâce au mécanisme de prise en charge des survivantes de VBG mis en place par les plateformes de lutte contre les violences basées sur le genre. Après la prise en charge médicale effectuée par la sage-femme, son cas a été référé à la Brigade de la Gendarmerie de la ville de Taabo qui a ouvert une enquête, arrêté le père d’Assia alors que son bourreau a pris la fuite.

Après différentes conciliations, le père d’Assia est libéré en échange de sa garantie de ne plus livrer sa fille en mariage. Selon lui, « j’ai connu la plus grande honte de ma vie, le jour où j’ai été menotté devant ma famille et les membres de ma communauté. J’ai alors compris que c’était une erreur d’offrir ma fille en mariage à un si jeune âge. Je ne souhaite à personne de vivre une telle humiliation. C’est pourquoi j’invite tous les parents à ne pas offrir leur petite fille en mariage ».

Assia porte encore les stigmates de cette épreuve et ce qu’elle souhaite, c’est aider à préserver d’autres adolescentes du mariage précoce en invitant les parents à ne pas marier les enfants et à les laisser grandir et vivre pleinement leur enfance et leur adolescence. Elle poursuite sa formation en couture à l'Instiut de Formation et d'Entrepreneuriat Feminin (IFEF) de Taabo.

L'UNFPA travaille étroitement avec le Comité National de Lutte contre les Violences Faites aux Femmes et aux Enfants pour lutter contre les violences basées sur le genre (VBG) et les pratiques néfastes, notamment les mariages d'enfants et l'excison. A cet effet, 70 plateformes multisectorielles de lutte contre les VBG ont été mises en place pour la prévention et l'accompagnement psychosocial, médical et judiciaire des survivantes de violences basées sur le genre.