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Le Club Genre de l'Université de San Pedro a procédé, ce samedi 04 mars 2023, au lancement officiel de ses activités en présence d'autorités politiques, administratives, universitaires, traditionnels et religieuses. Cette plateforme qui a été mise en place en octobre 2022, est une association à but non lucratif, apolitique et laïc qui vise à promouvoir l'égalité du genre à travers des activités de plaidoyer et de mobilisation sociale menées par les étudiants avec l'appui de autorités universitaires et de la ville de San Pedro et des partenaires au développement. C'est dans ce cadre que le lancement des activités du Club Genre a reçu un appui du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, à travers la direction des Œuvres universitaires, vie associative et genre (DOUVAG) et des agences du Système des Nations Unies dont l'UNFPA et ONUFEMMES.

 

La Côte d’Ivoire est confrontée à de nombreux défis en matière d’égalité du genre qui ont un impact sur les familles, le communautés et l’ensemble du pays. En effet, l’indice d’inégalité entre les sexes de 0,638 en 2019 place la Côte d’Ivoire au 153ème rang sur 188 pays. En outre, 36,7% de femmes âgées de 15-49 ans ont subi au moins une forme de mutilation génitale féminine et 10% des filles de 0 à 14 ans ont été excisées et les taux demeurent encore élevés variant de 13% à 26% dans les régions du Nord, du Nord-Ouest et du Centre-Ouest. Par ailleurs, le mariage précoce reste préoccupant avec 32,1% des filles mariées avant l’âge de 18 ans dont 30% donnent naissance avant cet âge selon l’enquête par grappes à indicateurs multiples réalisée en 2016 et le taux le taux de mortalité maternelle, même s’il a été réduit de 614 à 385 décès pour 100 000 naissances vivantes en Côte d’Ivoire, demeure une préoccupation majeure car aucune femme ne doit mourir en donnant la vie.

 

Placée sous le thème « Femmes leaders dans un pays émergent », la Conférence a permis de présenter les modèles de réussite de femmes dans le domaine politique, économique et social en Côte d'Ivoire. Madame Mme Nialé Kaba, ministre du Plan et du Développement et marraine de la Cérémonie a souligné que les femmes, qui représentent environ 50% de la société, sont sous-représentées à la fois au niveau des instances de décision mais même au niveau des instances de production. Elle a ajouté que malgré la volonté politique, il y a des résistances dans la société, souvent liées à des mentalités. Elle a salué l'initiative du Club Genre de l'Université de San Pedro, qui est un cadre de réflexion à même de faire changer la norme. C'est pour cela que le ministre Nialé Kaba a lancé un appel aux jeunes : Ne laissez personne vous amener à douter de vos capacités, nià renoncer à vos rêves de développer pleinement votre potentiel ».

 

 

La Représentante Résidente de l'UNFPA Côte d'Ivoire, Cécile Compaoré Zoungrana, a réaffirmé l'engagement de l'UNFPA à soutenir et accompagner le Gouvernement de la Côte d'Ivoire dans ses efforts de développement dans l'intérêt de sa population et particulièrement des femmes et des filles. En s'adressant aux jeunes filles, elle a déclaré : : « Tout est possible et vous devez rêver grand pour vous-même et pour la Côte d'Ivoire. Vous avez l'avantage d'avoir sous vos yeux des modèles vivants de femmes leader, il vous reste à oser créer, innover, foncer pour prendre la place qui est la vôtre dans la société ivoirienne ! » Le Club Genre de l'Université de San Pedro est un exemple concret de cette dynamique de changement en faveur de l'égalité des genres en Côte d'Ivoire.

 

 

L'UNFPA travaille étroitement avec ces partenaires du gouvernement et de la société civile pour répondre aux défis majeurs liés à l'égalité du genre. D'abord, l’autonomisation de la femme est au cœur du mandat de l’UNFPA qui est de mettre fin d’ici 2030 aux décès maternels évitables, aux besoins non satisfaits en planification familiale et aux violences basées sur le genre et aux pratiques néfastes. Cela amène l'Organisation à accompagner le plaidoyer en faveur de l’égalité du genre et de l’autonomisation de la femme. Ces efforts ont conduit à l’adoption de la stratégie nationale de lutte contre les VBG en 2014. Par ailleurs, la mise en place d’un système d'alerte précoce des violences sexuelles et des MGF au sein de 83 plateformes de lutte contre les VBG ; et le renforcement de la synergie d’actions entre tous les acteurs étatiques, non étatiques, des organisations de la société civile et des partenaires internationaux ont permis de renforcer le cadre institutionnel.  Au niveau communautaire, la lutte contre les violences basées sur le genre et les pratiques néfastes est renforcé par l’engagement  de 1856  leaders communautaires, chefs traditionnels et des guides religieux, la promotion des mécanismes traditionnels existant (Plates-formes multisectorielles de lutte contre les VBG, l’engagement des hommes dans la lutte contre les VBG) et ceux innovants (Ligne Verte 1308, Application Chance, la lutte contre les violences en ligne à travers l’initiative mondiale Bodyright portée par l’UNFPA). Enfin l'UNFPA est engagé en faveur du plaidoyer pour l’accroissement des investissements pour la promotion du genre, la lutte contre les VBG, la promotion de la planification familiale, la lutte contre les décès maternels et l’accélération de l’agenda de la fille en Côte d’Ivoire.

 

 

Le Club Genre de l'Université de San Pedro a pour missions de promouvoir le genre au sein de la communauté universitaire et locale, sensibiliser le monde scolaire et universitaire à l'approche du genre, promouvoir l'intégration, l'équité, le mérite et un environnement inclusif d'études, sensibiliser à la communication exempte de messages stéréotypés et de discrimination, anticiper, réduire et atténuer les risques de violences basées sur le genre (VBG) en milieu scolaire et universitaire. Ses valeurs sont l'égalité, le respect mutuel, la mixité, l'inclusion, l'équité et la justice sociale.