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Badou Abenan Marie, 50 ans, est une ex-porteuse de fistule. Après son accouchement par césarienne, elle a constaté des fuites d’urine. Au départ, elle a soupçonné les urines du nouveau-né et la sonde. C’est quelque temps après qu’elle a constaté que les trois jours de travail avant l’accouchement lui ont été fatidiques.

Abenan a été abandonnée par son mari quand elle a été diagnostiquée porteuse de fistule. La communauté l’a aussi rejetée et traitée de « femme pisseuse », tant elle changeait ses couches jusqu’à sept fois dans la même journée. Sans soutien, elle a parcouru bien du chemin avec ses deux enfants, en quête de guérison.

C’est à Bondoukou, au cours de la caravane opératoire organisée par le ministère de la Santé, de l’Hygiène Publique et de la Couverture Maladie Universelle en partenariat avec l’UNFPA et la KOICA qu’elle a été opérée gratuitement. Après un mois d’observation, elle a été officiellement déclarée guérie de la fistule et a bénéficié par la même occasion d’un appui financier pour la création d’un atelier de couture équipé comme activité génératrice de revenu (AGR).

Aujourd’hui, Abenan est cheffe de sa propre entreprise et se fait ambassadrice de l’autonomisation des femmes : « Dans mon entreprise, j’embauche deux filles pour que demain, elles puissent se prendre en charge ».

Le regard de la communauté sur Abenan a totalement changé. Elle est passée de la femme pisseuse à la femme résiliente. Son ex-époux a même souhaité reprendre le ménage avec elle mais elle a refusé qu’il rentre à nouveau dans sa vie après l’avoir abandonnée.

En Côte d’Ivoire, 3000 porteuses de fistules ont été traitées et 1062 ont été réinsérées dans leurs communautés grâce aux AGR, dans le cadre du projet « Prévention et traitement de la fistule » financé par la KOICA, exécuté par le Ministère de la Santé, de l’Hygiène Publique et de la Couverture Maladie Universelle avec l’appui technique de l’UNFPA.