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Sous le patronage du Premier ministre de Côte d’Ivoire, la campagne Carton rouge contre les violences basées sur le genre (VBG) a été lancée avec le soutien de l’UNFPA et avec comme point culminant l’adoption de la Déclaration SAVE pour sanctionner les actes de VBG et de pratiques équivalentes. Cette campagne qui a mobilisé des représentants de plusieurs pays dont la Guinée, la Sierra Leone, la Gambie, le Sénégal, le Congo et le Cameroun vise à construire des partenariats et créer des synergies pour un monde où aucune violence basée sur le genre ou pratique néfaste n'est tolérée.

Selon les estimations de l’OMS, 35% des femmes dans le monde, soit plus d’une femme sur trois, ont été exposées à des violences physiques ou sexuelles de la part de leur partenaire ou de quelqu’un d’autre au cours de leur vie. En Côte d’Ivoire, le système national de collecte de données sur les VBG en 2022 évalue à 7 919 le nombre de cas de VBG qui ont été rapportés et dont près de 79% ont été perpétrés sur des enfants de moins de dix-huit ans. En outre, 5 360 cas de VBG ont été répertoriés et pris en charge de janvier à septembre 2023.

La Campagne Carton Rouge contre les VBG s’inscrit dans la dynamique d’éveil des consciences et d’engagement pour la mise en œuvre d’une stratégie régionale de tolérance zéro aux VBG d’ici 2030. C’est dans cette perspective que Madame Anne Ouloto, ministre d’Etat, ministre de la Fonction Publique et de la modernisation de l’Administration, représentant le Premier Ministre de Côte d’Ivoire  a déclaré : « Je suis confiant que les travaux de l’initiative Carton Rouge et la déclaration finale d’engagement qui en résultera, permettront d’accélérer la réflexion au niveau régional, en proposant une feuille de route transnationale, assortie d’actions concrètes dans des délais raisonnables avec un cadre de mise en œuvre adéquat ».

Madame Nasseneba Touré, ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, renchérit et indique que la Déclaration SAVE a été adoptée : « afin, que plus jamais, les filles ne pleurent les larmes du viol, les mères ne supportent les violences psychologiques, les fillettes ne connaissent les douleurs de l’excision, les femmes ne soient privées de ressources et d’opportunités, les épouses ne souffrent le martyr des coups et blessures et que les jeunes filles ne voient leur avenir compromis par des mariages forcés ».

Les efforts du gouvernement ivoirien, avec l’appui de ses partenaires, ont permis d’obtenir des résultats probants. C’est le cas notamment pour les mutilations génitales féminines qui, selon les résultats de l’enquête SIGI (Social Institution, Gender Index, 2021) réalisée par l’Institut National de la statistique, sont estimées à 20% en 2021 pour les femmes de 15 ans et plus alors qu’elles étaient de 36% en 2016 selon le MICS. A cela, s’ajoute le renforcement des mécanismes de prévention et de prise en charge des victimes, notamment à travers les 88 plateformes multisectorielles de lutte contre les VBG, les Espaces Amis des Femmes pour la Paix et la cohésion sociale et la promotion de la Ligne Verte 1308.

Madame Cécile Compaoré Zoungrana, Représentante de l’UNFPA, a invité les parties prenantes à la Campagne à davantage de contributions : « Un dossier d’investissement a été élaboré avec l’appui de l’UNFPA. Ce document chiffre à 15 milliards US Dollars les financements nécessaires pour l’élimination des violences basées sur le genre en Côte d’Ivoire d’ici à 2030 ».

La Campagne Carton Rouge contre les VBG, initié par le Réseau de la Renaissance Africaine et de la Diaspora (ARDN), a été déjà réalisée en République Démocratique du Congo, au Sénégal, au Tchad, en Ethiopie, au Costa Rica et en Jamaïque. En Côte d’Ivoire la campagne s’étalera sur une période de 12 mois et consistera en une série d’activités de plaidoyer et de mobilisation sociale et communautaire pour l’élimination des violences faites aux femmes et aux filles.