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De jour comme de nuit, l'écho de la moto de Kindo Moussa, 44 ans, résonne à travers les campements de Soukoura, Ladjikoro, Kodogou, Sankarakoro ...

Originaire du Burkina Faso, celui que l’on surnomme Moussa le gros a grandi en Côte d'Ivoire, dans la région du Cavally. Il y a trouvé l'amour et formé une charmante famille de cinq enfants. Pour Moussa, chaque enfant est une précieuse richesse et surtout une joie, et il s'est engagé à partager cette joie avec chaque famille de sa communauté. En tant qu'agent de santé communautaire dévoué, il transporte les femmes enceintes jusqu'à la maternité sur sa petite moto, assurant ainsi qu'elles reçoivent les soins nécessaires.

La santé maternelle et infantile représente un défi majeur en Côte d'Ivoire. Les engagements du gouvernement, avec l’appui de ses partenaires, ont permis de réduire les décès maternels de 614 pour 100 000 naissances vivantes en 2012 à 385 décès pour 100 000 naissances vivantes en 2021. Toutefois, ces efforts doivent être soutenus, notamment au sein de la communauté pour qu’aucune femme ne perde la vie en donnant la vie.

Moussa sensibilise sa communauté en Moré et en Malinké. Durant les sensibilisations, il encourage les hommes à soutenir leurs épouses dès le début de la grossesse, à suivre toutes les consultations prénatales, à accoucher à l'hôpital, et surtout, à adopter une planification familiale responsable après la naissance.

"Des filles de 11 à 13 ans deviennent mères. Des femmes n'espacent leurs grossesses que de 8 mois. Même si je ne faisais pas partie de l'école des maris, en tant qu'adulte responsable, je trouve cela inacceptable ; c'est pourquoi je m'efforce de corriger cette situation", explique Moussa avec détermination.

Moussa agit bénévolement. Il a commencé sa mission de sensibilisation à vélo, et aujourd'hui, il le fait avec cette moto offerte par l’école des maris grâce à l’appui de l’UNFPA.

Des femmes comme Jeanne d'Arc témoignent de l'impact de son travail. Mère de 7 enfants, elle a choisi la planification familiale sur les conseils de Moussa et ses pairs. Elle a opté pour l'injectable qui a préservé sa santé pendant ces 4 dernières années.

 

« J’ai entendu parler de planification familiale par les hommes de l’école des maris. Ils m’ont encouragée à faire des espacements de naissance pour que mes enfants et moi soyons en bonne santé ».

 

De nombreuses femmes accèdent à l'information grâce aux agents de santé communautaire membres de l’école des maris.

Moussa, avec fierté, ne peut énumérer le nombre de familles sensibilisées ou le nombre de femmes dont il a facilité le trajet vers les centres de santé. Il ne recherche aucune reconnaissance, car le cri du nouveau-né à la naissance est amplement suffisant pour récompenser son cœur altruiste.

En Côte d'Ivoire, l'UNFPA soutient environ 1522 agents de santé communautaire pour renforcer l’accès au centre de santé et promouvoir la santé sexuelle et reproductive dans leurs communautés. Moussa, par son dévouement, incarne cet engagement.