Bouaké, 30 mai 2022 – Les représentants des gouvernements du Benin, de Côte d’Ivoire ont en partenariat avec l’UNFPA lancé en ce jour le projet : « projet « 2 Heures pour la Vie : Garantir l'accès à des services de santé maternelle ». Cette initiative a été lancé dans la ville de Bouaké, en Côte d'Ivoire, au cours d'une cérémonie qui a rassemblé des décideurs, des experts de la santé, des leaders communautaires et religieux de ces trois pays d'Afrique de l'Ouest. Il vise à faciliter l'accès de plus de 90% des femmes enceintes, issues de régions sanitaires sélectionnées, à des maternités offrant des soins obstétricaux et néonatals d'urgence de qualité dans un délai de deux heures de trajet.
Dans le monde, 810 femmes meurent chaque jour de complications obstétricales pendant la grossesse, l'accouchement et immédiatement après la naissance, principalement en Afrique subsaharienne, où l'accès à des soins obstétricaux et néonatals d'urgence (SONU) de qualité en moins de deux heures reste un défi. Les femmes vivant dans les zones rurales sont les plus exposées en raison de l'accès limité aux soins vitaux, dû à l'éloignement des établissements de santé, à l'absence d'un système d'orientation fonctionnel, au manque d'informations sur les risques associés à la grossesse et à l'accouchement et, enfin, à l'absence de soins obstétricaux et néonatals d'urgence de qualité sur le lieu d'accouchement.
Pour relever ces défis et apporter une réponse durable aux communautés du département de l’Atlantique au Bénin, des régions du Gbêkê en Côte d'Ivoire et des Savanes au Togo dans la lutte contre les décès maternels et néonatals, ce projet prévoit de sauver la vie de 518 100 femmes enceintes et 492 500 nouveau-nés en utilisant un réseau d'installations des Soins Obstétricaux et Néonataux d’Urgence (SONU) et des innovations technologiques pour améliorer l'accès à des soins de qualité.
Pierre N'Gou Dimba, ministre de la Santé de Côte d'Ivoire a déclaré : ''Réduire le taux de mortalité maternelle dans nos pays est au cœur de notre stratégie''. ''Grâce à ce partenariat avec l'UNFPA, nous renforçons notre capacité à fournir des soins et des traitements de qualité aux femmes enceintes de la région et à augmenter le pourcentage pour les faire vivre avec leurs enfants'' a-t-il ajouté.
La région du Gbêkê est une région prioritaire pour le Système des Nations Unies pour le Développement (SNUD) en Côte d’Ivoire. A ce jour, 24 initiatives sont conduites par des agences des Nations Unies dans la région du Gbêkê pour un montant de près de 1,5 milliards FCFA. Ces interventions portent sur la santé maternelle, la lutte contre le VIH, l’appui aux coopératives de cacao, l’éducation inclusive, le développement des filières agricoles, les VBG, la culture de la paix, l’insertion socio-professionnelle des jeunes, le renforcement des capacités des acteurs sur les droits de l’homme et l’apatridie, et les enquêtes et recherches à Bouaké. Pour monsieur Philippe Poinsot, le Coordonnateur Résident du Système des Nations Unies pour le Développement : « Ce projet s’aligne parfaitement sur le résultat 4 du Cadre de coopération de Nations unies pour le Développement Durable qui vise, entre autres, à favoriser l’accès équitable des populations à un socle minimum de protection sociale et à utiliser des services de santé maternelle, néo-natale et infantile »
Les trois résultats transformateurs de l'UNFPA visant à atteindre zéro décès maternel, zéro besoin non satisfait en matière de planification familiale et zéro violence sexiste et pratiques néfastes d'ici 2030 sont alignés sur ce projet. Cécile Compaoré Zoungrana, Représentante Résidente de l'UNFPA en Côte d’Ivoire a déclaré : "Les femmes et les filles ne doivent pas être laissées pour compte, surtout lorsqu'il s'agit de leur santé et de leurs droits sexuels et reproductifs. Grâce à cette initiative nous apportons l'espoir à des milliers de femmes que l'accouchement sans risque est possible".
Le projet veillera à ce que les 33 établissements de santé SONU fournissent des soins de qualité 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, et soient reliés entre eux afin de garantir une orientation adéquate des femmes entre les établissements de santé.
Cet objectif sera atteint en renforçant le capital humain et les équipements des établissements pour gérer les complications obstétricales, notamment en augmentant le nombre de personnels de santé, et en utilisant la télémédecine et les drones pour la chaîne d'approvisionnement du dernier kilomètre. En outre, l'accent sera mis sur la collaboration, la communication, la responsabilité et la coordination entre les établissements de santé et les communautés, en utilisant des technologies mobiles et GPS avancées pour surmonter les obstacles sociaux, financiers et de transport liés à l'accès des femmes enceintes aux centres de santé.