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Les sages-femmes de Panzarani font le bonheur des femmes en âge de procréer du camp de Timalah

Les sages-femmes de Panzarani font le bonheur des femmes en âge de procréer du camp de Timalah

Actualités

Les sages-femmes de Panzarani font le bonheur des femmes en âge de procréer du camp de Timalah

calendar_today 11 Juin 2025

Affissatou reçoit avec beaucoup de tendresse et de joie son nouveau-né des mains de la sage-femme major de la maternité de Panzarani
Affissatou reçoit avec beaucoup de tendresse et de joie son nouveau-né des mains de la sage-femme major de la maternité de Panzarani

La situation sécuritaire au Burkina Faso et au Mali a provoqué un afflux constant et important de milliers de personnes dans le Nord-Est de la Côte d’Ivoire. Barry Affissatou et son époux Tall Idrissa, font partie des 7 000 personnes ayant fui l’insécurité au Burkina Faso voisin et qui ont trouvé refuge depuis 2023 au camp de Timalah. Ce camp est l’un des deux sites d’accueil mis à disposition par le Gouvernement ivoirien pour la relocalisation des demandeurs d’asile ; l’autre site est celui de Niornigué dans la région du Tchologo.

L'indigence qui règne dans les camps et l'insécurité accentuent la vulnérabilité des jeunes filles et les exposent au mariage précoce. Barry Affissatou n’a que 16 ans et porte déjà la lourde responsabilité d’épouse et de future mère. 

Pour sa première grossesse, Affissatou s’oriente vers le Centre de Santé Rural de Panzarani situé à 7 kilomètres du camp de Timalah pour ses consultations prénatales.  Son très jeune âge et les conditions de vie précaires du camp rendent sa grossesse plus vulnérable. En effet, sa morphologie fluette n'est pas encore adaptée à la gestation ni apte à enfanter, raison pour laquelle le personnel de la maternité lui apporte le soutien nécessaire pour le bon déroulement de sa grossesse.

« C'est ma première grossesse, et les conditions ici sont difficiles à cause du manque d’argent. Dieu merci, on ne paye rien pour les consultations et certains médicaments, mais c’est pour faire les examens que c’est compliqué. Les docteurs ici me donnent de bons conseils pour que tout se passe bien jusqu’à l’accouchement. Elles me disent de bien manger, de prendre les médicaments et que si j’ai mal de venir à l'hôpital», raconte Affissatou avec un joli sourire.

Affissatou consciente des risques liés à sa grossesse, découvre peu à peu l’importance des visites prénatales, des conseils nutritionnels. Elle se sent accompagnée par le personnel soignant.


La Sage-femme major de la maternité de Panzarani assistée par son Agent de Santé Communautaire donnent des conseils d’usage au couple à l’approche du terme de la grossesse 

 

Le suivi de la grossesse étant indispensable pour protéger la vie de la mère et du nouveau-né, Affissatou en avait finalement pris l'habitude. C’est ainsi que le 18 mars 2025, ayant ressenti des douleurs inhabituelles, elle se fait accompagnée par son époux pour sa cinquième consultation prénatale.

La douleur ressentie il y a un jour de cela, était en fait les signes précurseurs de la délivrance. Dans la nuit du 19 au 20 mars, Affissatou figurait parmi les quatre parturientes du camp de Timalah qui ont donné naissance en toute sécurité à la maternité de Panzarani, ce qui a suscité une grande joie chez l'ensemble du personnel.

 


Barry Affissatou expérimente avec satisfaction le bonheur immense de la première maternité 

 

« Les 9 mois ont été longs et difficiles. Enfin, je suis contente de voir mon joli bébé en bonne santé et de pouvoir le toucher. Je remercie docteur pour tout », confie Affissatou. 

En situation humanitaire, les sages-femmes se positionnent en première ligne pour rendre disponibles les services de santé de la reproduction aux populations et assurer la protection des femmes enceintes et des nouveau-nés. Leur engagement et expertise sont des atouts majeurs, non seulement pour répondre aux urgences, mais aussi pour renforcer la résilience des communautés.

La Sage-femme major Kangah Ange Stéphanie fait partie des prestataires de santé qui ont bénéficié de la formation sur le Dispositif Minimum D’Urgence (DMU), qui met l’accent sur la continuité des soins et services de santé de la reproduction durant les situations d’urgence humanitaire. 

Ce renforcement de capacités lui a permis d’améliorer aussi bien la qualité des prestations en lien avec le volet Santé Sexuelle et Reproductive (SSR) à titre préventif contre la mortalité et la morbidité maternelle, mais également la prise en charge médicale des cas de VBG. Cette formation  soutenue par l’UNFPA se situe dans le champ des initiatives humanitaires menées dans le Nord-Est du pays. « Les compétences acquises au préalable à l’INFAS et renforcées par toutes les formations et coaching organisés par les partenaires tels que l’UNFPA, nous obligent à faire tout notre possible pour que les femmes retournent avec leur bébé à la maison. C’est à cela que nous sommes destinées : faire le bonheur des mères et des familles sans distinction de race », déclare-t-elle.

À travers les projets «Renforcer la résilience dans le Nord-Est de la Côte d’Ivoire» et le «Programme sage-femme en situation d’urgence », l’UNFPA intervient dans le Nord pour accroître les compétences du personnel soignant en vue de préserver la santé, d’assurer la protection des femmes enceintes, des nourrissons, des enfants et des communautés pendant les périodes critiques.