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Le dossier d'investissement sur le coût de l’élimination de la violence basée sur le genre en particulier, des mutilations génitales féminines (MGF) et des mariages d’enfants en Côte d’Ivoire d’ici à 2030 a été présenté à madam Nasseneba Touré, Ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfant par les experts de l'Ecole Nationale de la Statistique et de l'Economie Appliquée avec le soutien de l'UNFPA.  Cette étude évalue le montant des investissements nécessaires pour réduire radicalement les mutilations génitales féminines (MGF), inverser les tendances en matière de mariages d’enfants et lutter efficacement contre les autres formes de VBG, d’ici à l’an 2030.

Les MGF sont considérés universellement comme des violations des droits humains. Selon l’annuaire statistique 2021 des VBG, 6040 cas de violences basées sur le genre ont été enregistrés en Côte d’Ivoire dont 954 cas de viols, 1391 agressions, 26 cas de mutilations génitales féminines et 1052 cas de violence psychologique et émotionnelles. L’excision touche 36,7% de femmes avec 10% de filles de moins de 14 ans, cette pratique constitue un combat de tous les instants qui requiert des coûts importants dans différents domaines.

La Côte d’Ivoire s’est engagé à atteindre la réduction des MGF avec une cible de 16% d’ici 2030 dans le cadre de la Conférence internationle sur la Population et le Développement. La réalisation de cet objectif nécessite un investissement d’une somme de 11,2 millions de USD et permettrait d’éviter plus de 4000 cas d’excision sur la période de 2022-2030. Au plan des retours sur investissement, sur le plan économique,10,1$ pour 1$ investi dans l’élimination des mutilations génitales féminines. Ainsi, lLe dossier d’investissement montre clairement qu’un cas de MGF évité constitue une véritable victoire qui prépare la société à l’avènement d’une vie meilleure pour toutes les femmes et filles qui pourront désormais avoir une vie sexuelle saine et participer sans entrave à la vie procréative sans danger particulier. En outre, les besoins s’estiment à 2,9 milliards USD pour le mariage des enfants et 12 milliards USD pour les VBG.

La lutte contre les violences basées sur le genre est une priorité nationale au regard de la volonté affirmée du Gouvernement de faire de la Côte d’Ivoire, un pays émergent soucieux d’un développement humain durable et égalitaire voire équitable. L'un des axes de réflexion pour le ministère de la Femme, de la Famille et de l'Enfant est la mobilisation commnautaire pour l'abandon des pratiques néfastes comme l'excision et le mariage d'enfants.

Ce dossier  vise à promouvoir les arguments pertinents pour la mobilisation des ressources domestiques et extérieures visant à adresser les défis inhérents à la dynamique de population et au développement durable d’ici 2030 en Côte d’Ivoire et à identifier les zones les plus exposées à de forts taux de violences basées sur le genre et de pratiques néfastes en vue de mettre en place les actions nécessaires et faire un pas considérable vers l’objectif « zéro VBG à l’horizon 2030 » .