Go Back Go Back
Go Back Go Back

« Guérie, formée, engagée » : l’ex-paria devenue aide-soignante après la réparation de sa fistule obstétricale

« Guérie, formée, engagée » : l’ex-paria devenue aide-soignante après la réparation de sa fistule obstétricale

Actualités

« Guérie, formée, engagée » : l’ex-paria devenue aide-soignante après la réparation de sa fistule obstétricale

calendar_today 23 Mai 2025

femme assise tenant un document en train de le lire avec un large sourire
Solange Kouassi Akissi ex porteuse de fistule devenue aide-soignante

 

Abidjan, Côte d’Ivoire — Aujourd’hui, je suis aide-soignante. Après avoir été opérée d’une fistule obstétricale, j’ai choisi de me former pour accompagner d’autres femmes. Mon objectif est clair : sensibiliser dans les villages et soutenir celles qui vivent ce que j’ai vécu.

J’ai eu une fistule en 2017, après un accouchement difficile dans une clinique rurale. L’enfant n’a pas survécu. Peu de temps après, j’ai commencé à perdre les urines de manière incontrôlable. Je ne comprenais pas ce qui m’arrivait. On m’a donné des injections, on m’a dit que ça passerait. Mais rien ne changeait.

Très vite, la situation est devenue ingérable. À l’école, une enseignante s’est moquée de moi en public. J’ai arrêté les cours. Mon père a fini par chasser ma mère et moi de la maison. Nous avons vécu à l’écart, sans intimité, sans soutien.

Pendant trois ans, j’ai gardé le silence. Jusqu’au jour où un oncle a appris notre situation. Il m’a conduite à Abidjan, à l’hôpital. Le diagnostic a été posé, et on m’a inscrite pour une opération gratuite dans le cadre d’une caravane médicale soutenue par UNFPA et ses partenaires.

L’opération a eu lieu. Elle a été une réussite. J’ai retrouvé la santé, et avec elle, un sentiment de normalité. Cela m’a donné envie de me rendre utile. J’ai décidé de devenir aide-soignante pour que d’autres femmes n’attendent pas aussi longtemps que moi.

Aujourd’hui, je parle ouvertement de ce que j’ai traversé. Je fais de la sensibilisation, et j’encourage les jeunes filles et les femmes à ne pas cacher la maladie. Oui, c’est une expérience difficile. Mais elle peut être surmontée si on a accès aux soins.

Je remercie celles et ceux qui ont contribué à mon opération. Leur aide a changé ma vie. Je souhaite que d’autres femmes puissent, elles aussi, bénéficier de cette chance.