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Toumodi, le jeudi 6 mai 2021- La plateforme multisectorielle de lutte contre les violences basées sur le genre de la ville de Toumodi est désormais opérationnelle. Cette entité en charge de la prévention et de la prise en charge psychosociale, médicale et juridique des survivantes de violences basés sur le genre a officiellement lancé ses activités dans la ville de Toumodi en présence des autorités politiques, administrative, coutumières et judiciaires ainsi que des représentants des agences du système des nations unies en Côte d’Ivoire.

En Côte d’Ivoire, l’Enquête par Grappe à Indicateurs Multiples (MICS, 2016) montre que : 32,1% des femmes se sont mariées avant l’âge de 18 ans ; 36,7% des femmes âgées de 15 à 49 ans sont excisées, avec des disparités régionales variant de 62% à 75%. 10,09% des filles de 0 à 14 ont été excisées et les taux demeurent aussi élevés, variant de 13% à 26% dans les régions du Nord, du Nord-Ouest et du Centre-Ouest. En outre, au niveau national, le taux de mortalité maternelle est estimé à 614 décès pour 100 000 naissances vivantes, alors que la moyenne régionale se situe à environ 330 décès pour 100 000 naissances vivantes. Ce niveau élevé de mortalité pourrait s’expliquer par des pesanteurs socioculturelles et normes sociales encore vivaces et défavorables à la pratique de la Planification Familiale mais aussi aux effets induits des mariages et grossesses précoces et autres pratiques néfastes. Enfin, la faible scolarisation des filles et les grossesses précoces sont également à considérer comme autant de violences à l’égard des femmes et des filles.

La mise en place des plateformes de lutte contre les VBG, qui sont à ce jour au nombre de 69, vise ainsi à créer un cadre favorable à la sensibilisation des populations, à la dénonciation et aux poursuites judiciaires des auteurs de ces violences et à la prise en charge rapide des survivantes de VBG. Ces plateformes sont composées d’assistants sociaux, de psychologues, de médecin, d’officier de police judiciaire, de représentant d’association de femmes et de jeunes et d’ONG.

Après avoir exprimé son indignation vis-à-vis des cas de violences faites aux femmes et aux enfants, le ministre Nassénéba Touré a déclaré : « les plateformes de lutte contre les violences basées sur le genre sont des outils importants dans notre lutte contre cette inégalité que subit les femmes et les enfants. Le gouvernement ivoirien en collaboration avec ses partenaires, poursuivra ses efforts pour la réduction des VBG dans le pays ».

En plus de l’approche innovante des plateformes multisectorielles de lutte contre les VBG, la Côte d’Ivoire compte à ce jour, 69 plateformes VBG, assurant la prévention et la prise en charge des cas de VBG, l’UNFPA accompagne le gouvernement ivoirien et les communautés à travers l’appui à la mise en place de la ligne verte 1308 et a conception d’une application dénommée CHANCE pour la prévention et la dénonciation des cas de VBG. Pour monsieur Alain Akpadji, Représentant Résident Adjoint de l’UNFPA : « L’UNFPA, accompagne le gouvernement ivoirien pour le renforcement des plateformes de lutte contre les VBG, les espaces amis des femmes pour la paix et pour le maintien des filles à l’école. Avec nos partenaires Affaires mondiales Canada, nous travaillons pour réduire les inégalités faites aux femmes et repositionner la jeune fille et la femme au centre du développement ».

Cette cérémonie s’est terminé avec l’engagement des chefs traditionnels, les guides religieux et les leaders communautaires de la ville de Toumodi dans la lutte contre les violences conjugales, les violences faites aux enfants, le mariage d’enfant, le viol et l’excision montant ainsi la détermination de l’ensemble de la communauté dans la lutte contre les VBG au sein de leur cité.