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Donner pouvoir et autonomie aux filles : avant, pendant et après les crises

Déclaration de la Directrice exécutive de l’UNFPA Dr Natalia Kanem

à l’occasion de la Journée internationale de la fille

11 octobre 2017

Aujourd’hui, les filles bénéficient de meilleures perspectives d’avenir que les générations précédentes, et ce à bien des égards. On observe une amélioration de la prospérité et de la nutrition, une baisse du nombre de mariages d’enfants et de grossesses chez les adolescentes, ainsi qu’une hausse du niveau d’études des femmes et de leur part dans la population active.

Ces avancées sont toutefois loin d’être universelles, et sont de plus en plus timides dans de nombreuses régions du monde. Les populations les plus pauvres, en particulier les filles, sont souvent laissées pour compte, leurs droits bafoués. Leur niveau d’instruction et les opportunités qui s’offrent à elles sont limités, et elles sont plus susceptibles d’exercer des emplois moins rémunérateurs et plus risqués que les filles plus aisées financièrement. Outre ces obstacles sociaux, les filles restent fortement exposées aux violences basées sur le genre, aux grossesses non désirées et aux accouchements à risque. Une fille sur quatre sera mariée avant l’âge de 18 ans et une adolescente sur cinq deviendra mère entre 15 à 19 ans.

Du fait des inégalités entre les sexes enracinées, les catastrophes et les conflits peuvent rendre des situations déjà difficiles encore plus critiques pour les filles. La lutte pour la survie dans laquelle elles sont engagées aux côtés de leurs familles ne leur laisse que peu de choix. Elles risquent ainsi d’autant plus d’être mariées de force ou de subir des violences sexuelles et basées sur le genre, y compris la traite d’êtres humains, le viol et l’esclavage sexuel. L’augmentation des risques pour leur santé sexuelle et reproductive et la réduction de leur accès aux soins de santé constituent alors la dure réalité à laquelle elles sont confrontées.

Malgré ces difficultés, de nombreuses filles assument un rôle crucial au sein de leur foyer et de leur communauté, même dans les contextes de crise. Elles sont souvent les premières à intervenir auprès de leurs familles pour prendre soin d’elles et à mettre en place des réseaux produisant le capital social et la résilience dont les communautés ont besoin pour survivre. La protection et la défense de leurs droits, de leur santé et de leur bien-être sont donc des éléments essentiels de la préparation aux crises, d’interventions efficaces et du relèvement.  

L’UNFPA – le Fonds des Nations Unies pour la population – œuvre à garantir la santé des filles, leur autonomie, et, par là même, leur résilience face aux crises et dans la reconstruction de leur société. Le Fonds soutient l’élaboration de programmes de santé, d’éducation et d’autonomisation plus inclusifs qui, tenant compte de l’âge et du sexe, souvent menés par des filles, permettent à ces dernières de mieux se faire entendre au sein de la communauté.

En créant des espaces sûrs, en fournissant des services de santé sexuelle et reproductive et des informations sur le sujet, et en encourageant le leadership et la participation des jeunes, nos partenaires et nous innovons afin d’atteindre, de mobiliser et d’autonomiser les adolescentes, et de veiller à répondre non seulement à leurs besoins, mais aussi à leurs aspirations.

Dans le cadre des objectifs transformateurs de l’UNFPA, nous continuerons de collaborer avec nos partenaires pour mettre fin à la violence à l’égard des filles, y compris aux mariages d’enfants et aux mutilations génitales féminines. Nous nous efforcerons de garantir à toutes les filles, partout dans le monde, le respect de l’ensemble de leurs droits et leur accès aux opportunités dont elles ont besoin pour réaliser leur potentiel.

Aujourd’hui, comme chaque jour, soutenons le pouvoir des filles avant, pendant et après les crises, pour qu’elles puissent bâtir un avenir meilleur pour elles-mêmes et leur communauté.